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Dossier Dossier de presse Presse

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Résumé

Un pont au-dessus de l’océan, un film reliant les cultures autochtones…

Des grandes plaines osages d’Oklahoma aux montagnes d’Occitanie, deux cultures autochtones se parlent et se répondent. Deux femmes nous racontent deux cultures autochtones aux langues menacées,…Isabelle l’occitane chez les osages, Chelsea, l’Osage chez les Occitans, parcourant les paysages et l’histoire des plaines d’Amérique et des montagnes d’Occitanie.

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Entretien avec le réalisateur 

Qu'est-ce qui est à l'origine du film ? 

J’ai connu très tôt cette histoire incroyable d’amitié entre les Osages et les Occitans. Réveillée par Monique et Jean-Claude Drouilhet à l’origine de la création d’Oklahoma-Occitania, qui voulait faire renaître ces très anciennes relations. J’y ai vu tout de suite un film qui mettrait en parallèle les deux cultures. En 2002, je fais donc un premier voyage, avec pour projet d’écrire le script d’un film sur ce voyage des Osages en France en 1827. La télévision refuse le projet, mais j’en profite pour faire un court film de 40 minutes avec au cœur l’entretien avec deux personnalités de la Nation : Lucile Robedeaux, l’une des trois dernières locutrices naturelles de la langue Osage qui témoigne de son pessimisme concernant l’avenir de la langue osage, et le chef Jim Gray, chef élu pendant 8 ans et qui avait une vision large de l’histoire des natifs américains. Jim Gray avait vu dans l’échange avec les occitans l’occasion d’élargir le combat culturel osage. Il prit des mesures fortes pour la langue, et en 2014 lors d’un deuxième voyage, j’ai vu que la langue retrouvait des locuteurs. Mongrain Lookout un universitaire osage et ses collègues linguistes avaient alors créé un alphabet osage. Une leçon de renouveau pour une langue jusque-là orale.

J’ai cette sensibilité proche des cultures autochtones qui agite fortement le monde de la culture en Amérique. La visite récente du Pape au Canada venu demander pardon aux Amérindiens pour les crimes commis dans les pensionnats amérindiens n’a pas encore complètement atteint les USA mais elle est au cœur de la politique canadienne aujourd’hui.

En parallèle, une autre question, les occitans sont-ils des autochtones ? Une question qui mérite d’être posée en rectifiant l’usage de ce mot considéré comme péjoratif dans la culture française. Il est évident que la question de la langue y est étroitement liée. C’est un combat à venir que de réveiller ce mot et le considérer avec respect. Ma sensibilité à la culture occitane millénaire et mon puissant intérêt du phénomène des migrations, de l’histoire en général a fait le reste.

 

Comment as-tu préparé le film ? 

Le film est arrivé très peu de temps après la possibilité de voyager aux USA après la pandémie. Mais j’avais les grandes lignes de ma réflexion, les personnages que j’avais connu et revus lors de mon deuxième voyage. Puis est venu la rencontre avec Mongrain Lookout, Christopher Côte et Cameron Pratt, tous enseignants de langue osage qui ont concrétisé mon projet autour de la langue. Mais je ne voulais pas pour autant laisser de côté ma vision de l’histoire tragique de la Destinée manifeste de cette Amérique blanche qui veut ignorer la grande scène de crime que sont les USA. Ceci sans ignorer les questions de l’énergie, de l’économie, de la citoyenneté.  

 

Comment as-tu rencontré Chelsea ?

J’ai rencontré Chelsea grâce à Patrick Martin le directeur de l’école Osage de Pawhuska. Elle y anime des ateliers avec les enfants dans la tradition amérindienne de peinture sur les chevaux. Elle a écrit le premier livre de poèmes et de nouvelles en partie en langue osage. C’est cela qui devient important : une langue se réveille, créée son alphabet, et une écrivaine émerge. C’est l’avenir qui se dessine. Un peuple avec sa langue va reconquérir sa culture, et désormais une écriture, une mémoire, une nouvelle histoire.

Le Voyage de Chelsea en Occitanie, celui d’Isabelle en Oklahoma inverse le point de vue habituel. Le regard d’une amérindienne sur notre culture et celle d’une occitane sur la culture osage donne un échange en toute égalité comme la « convivéncia » occitane. Ce regard, je ne crois pas que les occitans comme les Natifs américains, les corses, les bretons ou d’autres en aient beaucoup l’habitude.

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Entretien avec Jean Claude Drouilhet, 
fondateur d'Oklahoma Occitania

Lorsque les Osages perdus arrivèrent à Montauban en novembre 1829 après un parcours d’errance de près de deux ans et demi en France et en Europe, ils entrèrent dans la ville après avoir traversé le Tarn sur le seul pont à cette époque : le Pont-Vieux.

Depuis 1989, près de cent cinquante Osages sont venus à Montauban suivre la piste de leurs ancêtres et traversent rituellement en file indienne ce vieux « Pont des Osages ».

Notre aventure avec les Osages était donc, dès l’origine, une histoire de pont. Nous n’avons fait   qu’élargir « au-dessus de l’océan » ce symbole d’union que Francis Fourcou a choisi pour réaliser son film.

Comme le sont les Osages, l’Occitan Francis Fourcou est un guerrier culturel. Son film dit aux Occitans : « regardez les Osages, ce peuple fier et valeureux a traversé des épreuves terribles mais il a résisté, il n’a jamais baissé la tête ni accepté la défaite et aujourd’hui il est toujours vivant, avec sa langue renaissante, ses traditions toujours actives, ses valeurs humanistes que nous partageons avec eux » Nos histoires et nos coutumes sont très différentes, certes, mais l’enjeu culturel est le même : survivre tels que nous sommes en étant respectés en tant que tels dans le cadre national ou fédéral auquel nous appartenons.

Il s’agit d’un film militant qui au-delà de nos deux cultures s’adresse à d’autres cultures de France et d’ailleurs qui ont vécu ou qui vivent des histoires comparables. Ce film a une portée universelle.

Jean-Claude Drouilhet, Fondateur d’Oklahoma-Occitania, 30 juillet 2023

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Les Osages à Montauban, une histoire extraordinaire de solidarité entre peuples

Les Osages sont une tribu d'Amérindiens vivant aux États-Unis, principalement dans le comté d'Osage en Oklahoma. En langue osage, les Osages s'appellent eux-mêmes « Wazházhe » ce qui signifie « enfants de l'eau du milieu ». Le nom Osage serait une déformation d'origine française due aux trappeurs et coureurs des bois français et canadiens français parcourant ces territoires de la Louisiane française et de la Nouvelle-France.

En 1803, le Premier consul Bonaparte a vendu la Louisiane française au président des États-Unis : Thomas Jefferson. Des Osages qui regrettaient le départ des trappeurs français entreprennent le voyage vers la France en juillet 1827. Ils sont six (quatre hommes et deux femmes) lorsqu'ils débarquent au Havre. Ils vivent une période de fêtes et de réceptions jusqu'à Paris où ils sont reçus par le roi Charles X. Trois mois plus tard, ils sont abandonnés et errent sur les routes de France et d'Europe sans savoir comment revenir en Amérique. Trois d'entre eux — Petit-Chef, Grand Soldat et Femme faucon — arrivent à Montauban en novembre 1829 car ils ont appris la présence de Louis-Guillaume-Valentin Dubourg, ancien évêque de la Louisiane française au siège de Saint-Louis proche de leur territoire. Venant d'Italie en passant par Avignon et Toulouse, ils traversent le Pont-Vieux (le seul pont de Montauban à cette époque) pour se rendre à l'évêché (la mairie actuelle). L’évêque Louis Dubourg et le maire, le vicomte de Gironde, organisent alors la collecte de fonds auprès de la population qui finança ainsi leur voyage de retour.

En 1989, lorsque l'association Oklahoma-Occitania reprend contact avec la tribu, en Oklahoma, il apparait que les descendants de ces trois Osages perdus n'ont pas oublié la générosité des Montalbanais. Depuis trente-trois ans on croise chaque année des Osages à Montauban et on chante le Se Canta occitan dans les pow-wows en Oklahoma.

Au fur et à mesure de la conquête de l'Ouest, ils furent parqués de force dans la région semi-aride de l'Oklahoma. Cependant, contrairement à la plupart des Amérindiens, ils deviennent riches, le plus grand gisement de pétrole du pays étant découvert sur leur territoire. C'est dans ce contexte que, dans les années 1920, plusieurs dizaines d'Osages sont assassinés, donnant lieu à une enquête où s'investit le jeune directeur du BOI J. Edgar Hoover et à l'arrestation d'un important homme politique local, William Hale. Le livre La Note américaine du journaliste américain David Grann revient sur cette affaire. En 2022, Martin Scorsese porte à l'écran ce récit dans un film intitulé Killers of the Flower Moon. De 2004 à 2006, le peuple osage s'est doté d'une Constitution.

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En pays Osage, la langue était perdue

en 2002, subsistaient trois locuteurs natifs,... sur une Nation Amérindienne de 28 000

En 2002, elles n’étaient plus que trois femmes à parler nativement l’Osage, une langue du groupe des langues siouanes. Orale, non écrite, perdant ses dernières locutrices natives, la langue allait disparaitre, et, tout au contraire c’est à un réveil que nous assistons. Le chef élu de la nation Osage, Jim Gray inventât un nouveau chemin. S’appuyant sur des universitaires osages, il traça une nouvelle voie avec l’invention d’un alphabet, des cours de langues pour adultes, des écoles maternelles et primaires bilingues avec pédagogie Montesori pour les enfants osages, écriture de cette langue Osage (𐓏𐒰𐓓𐒰𐓓𐒷 / Wažáže). Une histoire de langue sans son rapport à l’écrit vécue, ici en Occitanie il y a un siècle.

photo: Herman Mongrain Lookout, inventeur de l'alphabet Osage

 

Une littérature qui fonda l’amour courtois, une société médiévale ouverte et tolérante écrasée par la seule croisade catholique en terre chrétienne, celle dite des albigeois contre l’une des puissantes hérésies médiévales, le catharisme. Achevée en 1249, l’Inquisition prit la suite et les terres d’Oc brisées devinrent celles du Roi de France. L’édit de Villers Cotterêts finit d’enlever à la langue occitane sa culture écrite et il fallut attendre la libération de 1945 pour que la création de l’Institut d’Etudes Occitanes par des Résistants comme Tristan Tzara ou Max Rouquette redonne à cette langue, écriture et culture que Mistral avait fait ressurgir du néant des « patois ». C’est cette histoire qui m’a donné légitimité à imaginer ce voyage métissé entre Terre occitane et pays osage.
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la langue occitane,
1000 ans de littérature

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